Soucieux de limiter au maximum ses impacts sur l’environnement, le chantier du projet urbain Champ de Manœuvre se veut être le plus sobre possible. Cette ambition s’illustre notamment à travers l’utilisation de matériaux biosourcés ou encore le stockage des terres végétales.
Matériaux biosourcés : une expertise au service des constructeurs
Afin de développer l’utilisation de matériaux biosourcés dans les nouveaux programmes immobiliers, la start-up coopérative Karibati, experte dans ce domaine, a été mandatée par Nantes Métropole Aménagement. Elle intervient notamment auprès des opérateurs qui ont remporté les consultations pour les îlots BS6a et BS6b, situés entre le Bois Sauvage et le futur parc du quartier.
« La métropole nantaise voit, à juste titre, dans les matériaux biosourcés – qui permettent une réduction des émissions carbone – une opportunité de meilleure qualité et d’innovation », commente-t-on chez Karibati. « Notre rôle est d’apporter notre connaissance des différentes filières, du bâtiment ou encore des cadres réglementaires et normatifs ad hoc. » Karibati a contribué à l’élaboration du cahier des charges pour la sélection des opérateurs. Elle a ensuite accompagné Nantes Métropole Aménagement et les opérateurs immobiliers dans le choix des équipes d’architectes en capacité de concevoir un projet intégrant une part importante de matériaux biosourcés. Enfin, Karibati a suivi ces deux opérations jusqu’au dépôt du permis de construire, afin de garantir le respect des objectifs définis en amont avec la Métropole. Des ateliers de projet ont été organisés afin qu’elles atteignent le niveau 2 du label « bâtiment biosourcé » selon les critères établis par l’organisme CERQUAL. Lequel élabore et délivre des certifications qui garantissent la qualité (notamment la performance énergétique) des logements neufs.
Réutilisation des terres fertiles : le nouvel or « vert »
Sur le site du Champ de Manœuvre, les terres végétales — la couche fertile située en général dans les 30 premiers centimètres du sol — extraites à l’occasion des travaux de construction sont directement conservées sur place afin d’être réutilisées pour les aménagements paysagers.
Explications de Benoît Lanoë, paysagiste chez Atelier Georges, en charge de l’organisation et du suivi du stockage des terres végétales.
- Quels sont les avantages du stockage des terres végétales ? : Au-delà des aspects économiques, cette méthode, qui permet aux promoteurs de maîtriser le circuit
de la terre végétale — de plus en plus rare et donc très valorisée — répond à un enjeu écologique et agronomique. Le fait de conserver le sol sur place et de le restituer dans son environnement à la fin des travaux est intéressant pour les futures plantations car il a ses propres propriétés et est parfaitement adapté au lieu où il se trouve. Par ailleurs, cela permet de limiter les flux de camions très polluants pour évacuer et réimporter la terre. - Quelles techniques utilisez-vous ? : Concrètement, les terres végétales retirées lors des terrassements sont stockées sur des terrains à proximité du projet urbain en suivant un protocole bien particulier. L’objectif est de garder au maximum les qualités agronomiques du sol. Nous avons mis en place des andains — des tas de terre allongés comme des talus — ne dépassant pas les 2,5 mètres de haut, permettant ainsi de conserver l’oxygène et les micro-organismes essentiels à la bonne santé des sols. Les promoteurs sont chargés ensuite d’y semer un couvert végétal afin d’offrir une protection naturelle permettant de prévenir l’érosion et d’offrir un engrais vert qui fixe l’azote de l’air et le restitue au sol. De quoi préserver et enrichir les terres stockées avant de pouvoir les réutiliser.