Au printemps 2024 a été désignée la nouvelle équipe d’architectes et de paysagistes pour réaliser la deuxième phase du projet urbain Doulon-Gohards. Thibault Barbier de l’Atelier Georges et Claire Schorter de l’agence Laq nous dévoilent les grandes lignes qui guideront leur travail jusqu’en 2029.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de travailler sur ce projet ?
La métropole est depuis une dizaine d’années au coeur de paradoxes importants. L’enjeu climatique impose de renaturer massivement la zone dense et l’artificialisation des sols impose de sanctuariser les terres agricoles. Mais dans le même temps, la métropole doit accueillir plus de 9000 nouveaux habitants par an. La tension sur le foncier y est extrême avec, en toile de fond, le débat national sur l’application du Zéro Artificialisation Net. Doulon-Gohards n’y échappe pas. Il est même, selon nous, l’une des hypothèses et tentatives les plus ambitieuses et sérieuses sur le territoire national pour répondre à ces injonctions contradictoires.
Comment intégrez-vous les enjeux de transition sur ce territoire ?
Le premier sujet est la question des sols : reconnaître ceux qui sont propres à être cultivés, et contenir les constructions sur ceux qui ne le sont pas. Ensuite, il s’agit de travailler sur les complémentarités entre habitat et agriculture, en faisant des déchets de l’un les ressources de l’autre, pour économiser l’eau et réduire les déchets. Enfin, le dernier sujet est celui d’adapter la ville existante aux enjeux de transition : comment permettre à l’un des quartiers les plus anciens de Nantes de continuer à être habitable face à la nouvelle donne climatique? A ce titre, Doulon-Gohards pourrait faire office de démonstrateur à l’échelle de la métropole.
En quoi votre travail est-il complémentaire de celui de la précédente équipe de maîtrise d’œuvre ?
Un enjeu fort pour nous est la préservation des sols fertiles. Cette question était une donnée importante dans le travail de nos prédécesseurs mais, en l’espace de 10 ans, nous voyons combien les connaissances et les attentes ont pu évoluer sur ces questions. La recherche d’une sobriété foncière qui laisse plus de place au sol et au vivant est clairement un enjeu central dans le projet d’aménagement. Aussi, nous travaillons à optimiser au maximum les espaces construits en proposant des quartiers agréables à vivre proches des équipements, et économes en foncier.