Ce bâtiment emblématique du paysage industriel du Bas-Chantenay accueillera bientôt la Cité des imaginaires. Retour sur son histoire.
Le bâtiment a été construit en 1895 pour y installer une minoterie. Pour porter des charges importantes et installer de manière plus flexible la machinerie complexe de cette « grande usine à vapeur pouvant moudre jusqu’à 400 tonnes de blé par jour », le propriétaire Paul Perraud fait appel au « procédé Hennebique », un procédé innovant constitué de poteaux, poutres et dalles en béton armé, sans murs porteurs. Ce procédé limite aussi les risques d’incendie, fréquents dans les minoteries à l’époque, et fait du bâtiment nantais l’une des premières réalisations d’ampleur au monde en béton armé.
Mais dès 1899, les « Moulins de Nantes » de Paul Perraud sont mis en liquidation. « Les Moulins nantais » les remplacent, puis le site est acquis par les « Grands moulins de la Loire » en 1921, qui fusionnent les trois principales meuneries du département. Jusqu’à la fin de leur activité en 1934, ils sont un acteur majeur de l’industrie agroalimentaire nantaise et alimentent notamment Lefèvre-Utile et la Biscuiterie nantaise.
DE LA FABRIQUE DE FARINE À L’IMMEUBLE DE BUREAUX
Après avoir servi d’entrepôt entre 1939 et 1971, le site est vendu à la SCI CAP 44 en 1972, qui réalise un parking silo à l’ouest du bâtiment et transforme le reste en bureaux. Les structures légères en toiture sont démolies ainsi que le dernier niveau, qui est reconstruit en béton armé. Les poteaux sont renforcés et de nouvelles dalles béton sont coulées sur les planchers Hennebique. Un bardage bleu est installé en façade du bâtiment.
Après 40 ans d’occupation tertiaire, le bâtiment est vidé de ses occupants dans les années 2010. Puis, suite à une concertation citoyenne sur le devenir du site, organisée par la Ville de Nantes et Nantes Métropole, naît en 2022 le projet Cité des imaginaires – Grand musée Jules Verne.